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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


plus permettrai-je que, parfois, vous la fassiez venir dans votre salon à l’heure du thé. Ainsi, elle s’initiera peu à peu à quelques menus détails mondains. Mais autrement, elle devra rester dans l’ombre. Et du reste, son grand deuil l’y obligerait, à défaut de ma volonté.

Ce n’était pas Roselyne qui aurait trouvé à redire à cette décision de son cousin ! Déjà, elle avait assez affaire de s’accoutumer à sa nouvelle existence, toute simplifiée que la lui fît Odon. Paris l’effarait, le luxe de l’hôtel de Montluzac, le grand train de vie du marquis et de son aïeule la gênaient encore dans ses habitudes de simplicité.

« Je suis comme un pauvre petit oiseau de campagne dans une cage dorée », écrivait-elle au curé de Capdeuilles. J’admire, mais je me sens un peu étouffée, et je pense toujours à mon cher vieux Capdeuilles, aux jardins, aux bois où j’aimais tant courir, dès l’aube. Ici, il y a bien un petit parc, derrière l’hôtel. Il est charmant, entretenu à merveille, et il paraît que ses pareils sont assez rares à Paris. Mais je n’y retrouve pas la bonne atmosphère de Capdeuilles.

« Enfin, je veux être courageuse, cher monsieur le curé. Et je ne dois pas me plaindre. Odon est tellement bon pour moi ! Il comprend la souf-