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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


« Olivier de Salvagnes… Un cousin assez éloigné. Mon père m’en a parlé autrefois », songea Odon. « Mais s’imagine-t-il que je vais m’en aller en Périgord, quand on m’attend dans les Ardennes ? Merci bien !… D’ailleurs, je suppose qu’il s’agit simplement de me demander une aide pécuniaire. Mon père m’avait dit que cette branche des Salvagnes était appauvrie. En ce cas, rien de plus simple que de me présenter sa requête par écrit, au lieu d’imaginer de me déranger. Il doit avoir le cerveau un peu bizarre, ce vieux cousin ! »

Odon décacheta quelques autres lettres, qu’il parcourut distraitement. Puis il revint à celle de M. de Capdeuilles, et la relut.

« Après tout », pensa-t-il, « cela ne me coûtera guère de lui donner satisfaction. Par la même occasion, j’irai jeter un coup d’œil sur Montluzac, où je n’ai pas mis les pieds depuis deux ans ».

Le battant d’une porte s’ouvrit, un petit vieillard chauve au doux visage ridé entra, et traversa d’un pas claudicant le cabinet superbement orné de meubles datant du règne de Louis le Grand.

— Odon, je vous certifie que le tombeau découvert dans les environs de Montluzac est bien celui d’un chef sarrasin ! J’en ai trouvé la preuve ici.

Il élevait sa main, qui tenait un vénérable volume à reliure de veau fané.