Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


132
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


La seule, non, car il se souvenait que le vieux curé de Capdeuilles, auquel il avait laissé voir un peu de cette souffrance en un instant d’expansion inaccoutumée, lui avait dit aussi : « Mon pauvre enfant ! »

Il prit la main de Roselyne et la serra doucement.

— Merci, ma chère petite Rosey.

Elle demanda :

— Vous n’avez jamais eu d’autre frère, ou une sœur ?

— Non, jamais. Je vous l’ai dit, Bernard a été ma seule affection.

— Et vous n’en avez plus maintenant ?

Les grands yeux d’ondine l’interrogeaient ingénument. Il sourit, et porta à ses lèvres la main qu’il tenait encore.

— Mais si, je vous ai, petite cousine, petite sœur. Déjà, je vous aime beaucoup.

— Moi aussi, je vous aime bien, Odon. Et je voudrais pouvoir vous dire combien je vous suis reconnaissante… je voudrais pouvoir vous le prouver un jour !

— Il n’en est pas besoin, Roselyne, je le vois dans vos yeux, je le sens dans votre voix. Et cela vaut infiniment mieux que toutes les paroles du monde.