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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


M. de Montluzac lui offrit une orchidée blanche qu’elle admirait particulièrement ; puis il la conduisit à son cabinet de travail et la fit asseoir dans un grand fauteuil profond.

— Reposez-vous, Roselyne. Je vais vous chercher ce livre que je vous ai promis.

Quand il eut trouvé le volume, il vint prendre place près de son bureau, en face d’elle. Son regard attendri et charmé enveloppa la petite créature délicate, perdue dans la profondeur de ce siège superbe. La robe noire toute simple faisait paraître d’une plus fine blancheur ce teint incomparable, et d’un or plus chaud les cheveux qui frôlaient le somptueux brocart du dossier. Les petites mains charmantes se croisaient sur la tige de l’orchidée, avec une grâce inconsciente. Et Roselyne souriait en regardant, en écoutant Odon qui lui parlait de l’ouvrage qu’il tenait entre ses mains.

C’était pour jouir plus longtemps, à lui seul, de ce délicieux sourire d’enfant, de la lumière profonde de ces beaux yeux, que M. de Montluzac avait amené sa cousine dans ce sanctuaire de son travail dont aucune femme n’avait jamais franchi le seuil. Roselyne était pour lui une sorte de petite fée, presque immatérielle, qui répandait autour d’elle l’apaisement, avec la clarté merveilleuse de