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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


« M. le curé m’a remis une grosse somme d’argent, en me disant que c’était une avance sur la rente de Capdeuilles. Il paraît que c’est vous qui vous occuperez de mes intérêts, parce que lui n’y entend pas grand’chose. Moi non plus. Aussi nous nous laisserons diriger par vous sur ce sujet-là. Mais je n’ai jamais eu tant d’argent à la fois entre les mains. Puis-je en donner un peu à une pauvre femme très malheureuse, qui me fait bien pitié ? Je crois qu’il m’en restera encore plus qu’il ne m’en faut, car je suis habituée à me passer de beaucoup de choses. »

En lisant cette lettre, Odon songea avec un sourire ému : « Oui, oui, pauvre petite, vous la retrouverez, votre gaieté d’enfant — heureusement. Elle vous est si naturelle ! »

Et il répondit aussitôt :

« Donnez tout ce que vous voudrez, petite cousine. Vos revenus, comme vous le pensez, suffisent largement à votre entretien et à vos charités. D’ailleurs, je demande à m’associer à celles-ci, et vous ouvre à ce sujet un crédit inépuisable. Mais consultez toujours votre curé ou moi, afin de ne pas vous faire exploiter, car vous êtes bien inexpérimentée, et de cœur très sensible. Quant à vous