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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


laissée un instant pour pouvoir vous parler d’elle, seul à seul. Car sa situation est fort embarrassante.

— C’est précisément ce que je pensais, monsieur le curé. Je voulais aussi avoir avec vous un entretien à ce sujet… M. de Capdeuilles a-t-il laissé des instructions ?

— Oui, il me désigne comme tuteur. Pauvre tuteur, si infirme, si proche de la tombe, lui aussi ! Je ferai le mieux possible… Mais elle ne peut demeurer à Capdeuilles, avec ces deux vieux serviteurs. D’ailleurs, le château devra être vendu…

— Oui, mais c’est moi qui l’achèterai, comme nous en avions convenu, mon cousin et moi. Néanmoins, il lui est impossible de rester dans ce logis désert, éloigné de tout.

— Je la prendrai ici. Mais à quoi s’occupera-t-elle, dans ce petit village ? Accoutumée à une vie active, car elle était une admirable petite ménagère, que fera-t-elle chez moi, où règne Adèle, ma vieille servante ?… Et puis, ne serait-il pas dommage que son intelligence si vive, ses aptitudes rares pour la musique ne fussent pas cultivées ? Ne faut-il pas songer à son avenir ? Ici, je ne vois personne à qui je voudrais confier cette chère enfant.