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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


jaunies. Il soulevait les surplis du prêtre, des deux enfants de chœur et le voile de Roselyne, gonflait le châle qui la faisait paraître plus petite, plus frêle, plus pitoyable. Là-haut, la cloche sonnait, avec une voix de bronze fêlé… Puis la sépulture des Capdeuilles apparut, montrant son ouverture béante. Sur le cercueil, le curé dit les dernières prières, Roselyne et Odon jetèrent l’eau bénite. Comme ils s’écartaient, le vieux prêtre s’approcha d’eux. Il leur dit à mi-voix :

— Allez chez moi. Je quitte mon surplis et je vous rejoins.

Il s’éloigna vers la petite porte de l’église. M. de Veuillard s’avança alors.

— Je me mets à votre disposition, Roselyne, pour tout ce dont vous pouvez avoir besoin.

Elle fit effort pour répondre faiblement :

— Je vous remercie, monsieur. Je suis très reconnaissante de toute l’aide que vous m’avez apportée en ces pénibles heures ; mais vous le voyez, maintenant, j’ai mon cousin.

Les lèvres épaisses se crispèrent un peu, sous les moustaches rousses.

— M. de Montluzac repartira sans doute aujourd’hui ?

Odon dit froidement :

— Mais non, monsieur. Je rentrerai seulement