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cune de ses malheureuses femmes fut tuée par lui de façon différente : par le fer, par le feu, par l’eau et par le poison.

— Quelle horreur !… Mais vous ne supposez pas que le comte actuel… ?

— Non, non ! Je veux dire seulement qu’il aurait de qui tenir si, réellement, il traitait comme on le prétend celles qui se laissent prendre par lui… Il y a dans sa physionomie quelque chose de fascinant, ne trouvez-vous pas ?

— Oui, peut-être…

— Une physionomie inquiétante, au fond… et un personnage bien énigmatique, conclut Mme  de Corcé.

Elle venait de s’arrêter avec sa compagne devant une petite idole taillée dans du jade. Une voix masculine s’éleva derrière les deux femmes.

— Si vous êtes superstitieuses, ne regardez pas cela, mesdames. On prétend qu’elle porte malheur.

Elles se détournèrent et rencontrèrent le regard railleur du comte de Penanscoët.

— Oh ! vraiment ? dit Blanche avec un frisson.

Mais Mme  de Corcé se mit à rire.

— Non, je ne suis pas superstitieuse, monsieur… Et à qui donc a-t-elle porté malheur, je vous prie ?

— À beaucoup, madame. Elle fut découverte, il y a plusieurs siècles, dans un temple