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— Bien, bien, ma bonne amie… Tu es tout à fait libre, naturellement…

Non, en vérité, Hervé ne se souciait pas de contrecarrer sa femme sur ce point ! D’autant plus que Blanche, en ce moment, était d’aimable humeur — relativement du moins. Elle s’occupait de lui faire faire un habit de chasse, celui qu’il possédait datant de plusieurs années et n’étant pas convenable pour se rendre à l’invitation d’un personnage tel que le comte de Penanscoët. Et quand il revint de cette chasse, à laquelle étaient conviés les personnages les plus notables de la région, elle faillit étouffer de joie en apprenant que M.  de Penanscoët invitait Hervé Dourzen et sa femme au grand dîner qu’il donnait quinze jours plus tard.

Ce furent deux fiévreuses semaines ! Il s’agissait de préparer une toilette qui mît Blanche en valeur, parmi les autres femmes invitées à cette réception. Un tulle noir lamé d’or fut choisi et disposé sur un dessous de soie groseille, car Mme  Dourzen aimait les teintes vives. Autour de son cou maigre, Blanche attacha un collier de diamants, présent de son père pour son mariage. Et elle apparut triomphante dans le petit salon où l’attendait M.  Dourzen en compagnie de ses filles.

— Superbe, chère amie ! s’écria Hervé, bien qu’au fond il pensât : « Hum ! c’est un peu voyant ! »

— Oh ! maman, quand je serai grande,