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— Bap ! Sofa ! appela une jeune voix impérative.

Les chiens reculèrent, obéissant à l’ordre de leur maître. Dougual de Penanscoët s’avança vers la petite fille. Il était en tenue de chasseur et, derrière lui, un jeune Chinois portait une carabine et une carnassière remplie d’oiseaux de mer.

— D’où sors-tu donc ? demanda le jeune garçon, de cette même voix accoutumée déjà aux brefs commandements.

Il regardait sans aménité l’enfant étendue à terre, toute pâle et effrayée.

— De la maison.

— Elle paraît inhabitée ?

— Oui… mais c’est la maison de maman.

Les grands yeux de l’enfant, les beaux yeux couleur de mer, où la souffrance amenait des larmes, s’attachaient avec un mélange de surprise et de crainte sur le jeune visage hautain.

— Qui est ta mère ?

— C’est Mme  Dourzen. Mais elle est morte.

— Dourzen ? Es-tu parente des Dourzen de Coatbez ?

— Je ne sais pas.

Dougual leva les épaules.

— Tu n’as pas l’air d’une idiote, cependant ! Comment ne sais-tu pas cela ?… Où habites-tu ?

— Chez M.  Dourzen.

— À Coatbez ?… Là ?