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dire que c’est Laurette qui avait mérité gifle, cabinet noir et privation de souper.

Là-dessus, Mlle  Herminie avança de quelques pas dans le vestibule. Puis elle s’arrêta près d’Hervé.

— Alors, tu n’es donc pas en relation avec notre noble cousin de Kermazenc ?

— À la visite que je lui ai faite, il n’a pas témoigné le désir de me voir la renouveler. Du reste, il paraît vouloir vivre en sauvage.

— Jusqu’ici, oui. Mais je ne pense pas que ce soit pour y chasser seul qu’il a loué la forêt de Trestiniac ?

— Qui sait ! Original comme il l’est ! dit Mme  Dourzen, d’un ton lourd de rancune. Pour le moment, ils ont la toquade des promenades en mer. Leur yacht, presque chaque jour, prend le large. Mais personne n’a encore vu la comtesse.

— Il la tient peut-être enfermée, comme les femmes de son pays, dit Mlle  Herminie. Je l’ai rencontré, lui, l’autre jour, à cheval, avec son fils. Ils ont de la race, tous deux ! Et des physionomies pas ordinaires. Celle du jeune garçon paraît très séduisante. Ils ont passé en jetant un regard de souverain dédain sur cette humble mortelle, sans se douter probablement que quelques gouttes du même sang coulaient dans nos veines.

— Ils sont trop infatués d’eux-mêmes pour se soucier de leurs parents ! dit aigrement Mme  Dourzen.