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Armaël s’était installé après son mariage, pour s’informer au sujet du conseil de famille qui avait dû se constituer quand Varvara avait reçu la tutelle de sa fille. Il demandait en même temps des renseignements sur l’existence du jeune ménage, sur la réputation qu’avait laissée là-bas Mme  Armaël Dourzen. En attendant la réponse, Blanche conservait chez elle l’orpheline, non sans faire sonner bien haut sa grande bonté et déclarer que la tutelle de cette enfant serait une lourde charge, car il ne restait à peu près rien de la fortune paternelle.

De fait, Varvara vivait de deux assurances contractées pour elle par son mari. On n’avait trouvé à Ti-Carrec que quelques titres étrangers représentant un revenu ridicule. Cela, avec la vieille maison de la lande et quelques bijoux de valeur moyenne, constituait tout l’avoir de Gwen. — Évidemment, tu seras obligé d’accepter la tutelle, dit Blanche à son mari. Nous ne pouvons mettre cette petite à la rue. Mais je prendrai toutes les dispositions nécessaires pour qu’elle nous gêne le moins possible.

Déjà, Mme  Dourzen avait mis cette résolution en pratique, car elle reléguait Gwen dans la cuisine, pour les repas, et la faisait coucher dans un petit cabinet mansardé, près de la chambre des domestiques. Elle lui avait fait tailler une blouse dans une vieille robe noire et avait déclaré, en voyant le linge fin de l’en-