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entrèrent dans la salle, ils la virent assise dans son petit fauteuil, toute pâle, avec de grands yeux pleins d’angoisse qui se firent presque farouches en se tournant vers les arrivants.

Hervé s’approcha d’elle et lui donna une petite tape sur la joue.

— Allons, mon enfant, il faut être raisonnable… Je vais vous emmener chez moi, en attendant qu’on voie… qu’on organise… Votre servante prépare en ce moment une malle pour vous. Je l’enverrai chercher tout à l’heure. Le docteur va vous emmener, en rentrant à Lesmélenc…

— Et maman, où la mettra-t-on ? demanda une petite voix rauque.

— Dans le cimetière. Vous pourrez aller sur sa tombe, quand vous serez plus grande… Allez trouver Anne-Marie, pour qu’elle vous habille.

Gwen se leva, en attachant sur le docteur Barbel un regard de supplication.

— Alors… on ne peut pas guérir maman ? bégaya-t-elle.

— Non, ma petite, non… impossible. Préparez-vous vite, car je suis pressé.

L’enfant fit quelques pas vers la porte, puis s’arrêta, en regardant les deux hommes avec une expression de profonde angoisse.

— Eh bien ! qu’y a-t-il, mon enfant ? demanda Hervé, plus apitoyé que le docteur, car il était père et, bien qu’assez peu sensible, n’avait pas la sèche nature de celui-ci.

— Je… je ne peux pas aller là-haut ! balbu-