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IV
Depuis plusieurs heures, la petite Gwen était assise dans un coin de la salle, dans le fauteuil bas qui était son siège habituel.
Anne-Marie avait essayé de la faire déjeuner. Mais l’enfant s’y était obstinément refusée. Alors Anne-Marie était partie en marmottant qu’à elle aussi un pareil malheur avait chaviré l’estomac. Et Gwen était demeurée seule, avec le chagrin et l’effroi qui gonflaient son pauvre petit cœur.
— Votre maman est morte ! lui avait crié ce matin, sans ménagement, la rude Anne-Marie, tandis qu’elle jouait dans la cour avec son chat en attendant que l’appel habituel : « Viens, Gwen ! » lui permît d’aller recevoir le baiser maternel.
Bien qu’elle n’eût que six ans, Gwen avait