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Le docteur poursuivit, de sa voix lente et onctueuse :

— Sur la table de chevet, j’ai trouvé ce petit flacon qui contient un reste de liquide…

Il sortait de sa poche un flacon de cristal à bouchon d’or ciselé, dans le fond duquel se voyait un peu de liquide jaunâtre.

— … L’analyse nous renseignera sur ce point. J’ai également fait mettre sous clef la tasse où la défunte a bu, comme chaque soir, une infusion de tilleul. Puis j’ai téléphoné à Tanguidy pour les constatations judiciaires, et je viens vous avertir, monsieur Dourzen, comme étant le plus proche parent de la défunte, bien qu’il n’y eût pas de rapports entre vous.

— Non, non… et cette affaire ne nous regarde pas ! dit impétueusement Mme Dourzen. Notre cousin avait fait un mariage stupide. Tant pis pour cette aventurière si elle s’est laissée empoisonner par quelque misérable… peut-être par un complice d’autrefois, qui sait !

— Hum ! c’est que…

Le docteur Barbel hésita un moment avant d’ajouter :

— Ma première impression n’est pas qu’il y a eu crime…

— Que voulez-vous dire ?

— Eh bien ! je crois que Mme Armaël Dourzen s’est empoisonnée… volontairement.

— Ah ! bien, par exemple ! s’écria Hervé,