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femme de ménage. J’aurais été désolée que vous vous donniez tant de peine… positivement désolée !

La moquerie, l’impertinence du ton et de la physionomie amenèrent au visage de Blanche une rougeur de colère. Quant à Hervé, il baissa le nez, en prenant la mine d’un coupable.

— Je ne me serais pas permis de retenir une femme qui aurait pu ne pas vous plaire, riposta Mme Dourzen. Mieux vaut que vous choisissiez vous-même, parmi celles qui sont disponibles.

— Mais certainement ! Mais certainement, ma bonne Blanche ! Vous n’avez agi que dans mon intérêt, je le sais bien. Aussi vous en suis-je infiniment reconnaissante, croyez-le.

Les petits yeux perçants, d’un bleu vif, luisaient de joie maligne, en voyant la fureur concentrée de Mme Dourzen. La grande bouche s’ouvrait en un rictus sur les dents mal plantées.

— … Macha s’occupera de tout cela… Eh ! Macha, allons, ma bonne. Débrouillons-nous, dans cette plaisante et hospitalière maison de mes ancêtres.

Macha, une blonde et grasse personne d’une quarantaine d’années, quitta le seuil du vestibule où elle s’était tenue jusqu’alors, un sac à chaque main. À cet instant, une petite automobile s’arrêtait devant Coatbez. Un homme aux cheveux grisonnants en descendit et entra