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le sang des Penanscoët. Vieille lignée que la nôtre, mon enfant, et qui vaut par certains côtés celle de tes ancêtres maternels, les maharajahs de Bangapore.

— Vous me montrerez les anciennes chroniques de notre famille, père ?

— Quand tu le voudras, mon cher enfant. Tu verras là quels grands voyageurs furent tes ancêtres et comment certains d’entre eux devinrent, à l’étranger, des souverains ou de très hauts personnages.

M.  de Penanscoët, en parlant, prenait le bras de son fils et le glissait sous le sien. Ils se dirigèrent vers le château, suivis des chiens, bêtes longues et fines, au pelage brun rayé de fauve, à la tête inquiétante d’animal sauvage. Ils appartenaient à Dougual et ils étaient originaires de Mongolie, où leur race avait presque disparu.

Sur la terrasse, un homme se promenait de long en large. Il était petit, maigre, correctement vêtu à l’européenne. Des yeux noirs vifs et durs brillaient dans le sec visage bronzé. À la vue des arrivants, il interrompit son va-et-vient.

— Tu refais connaissance avec ta propriété, Ivor ?

— Oui… Ce n’est pas désagréable après si longtemps, mon cher Appadjy.

— Kermazenc, dès le premier moment, me plaît beaucoup, dit Dougual.