Page:Delly - L'orpheline de Ti-Carrec, 1981.pdf/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
246
L’ORPHELINE DE TI-CARREC

— Tu ne seras plus aussi souvent avec moi, maintenant ! La présence de M.  de Penanscoët va t’occuper…

— Non, bien-aimée, ne crains rien. N’importe qui au monde n’aurait le pouvoir de me distraire de mon amour pour toi.

Sa fine main blanche caressait la soyeuse chevelure aux tons d’or roux, dont il avait écarté le voile de mousseline diaphane qui couvrait la tête de Gwen, selon la mode hindoue. La jeune femme prit cette main et y appuya passionnément ses lèvres.

— Dougual !

Dans ce seul mot, dans le regard qu’elle levait sur Dougual de Penanscoët, étaient contenus toute la tumultueuse ardeur de ses sentiments, tout son abandon enivré à une domination amoureuse qui la tenait dans une captivité plus sûre que les plus terribles prisons dont aurait pu disposer le rajah Han-Kaï.

— Chère Gwen… Ma chère Cendrillon devenue princesse…

La flamme passionnée de son regard enveloppait la jeune femme. Sa voix avait des intonations chaudes, profondes, infiniment charmeuses.

— … Je te présenterai bientôt à mon père. Tu iras rendre visite demain à ma mère, que tu connais déjà un peu, m’as-tu dit ?

— Oui, je t’ai raconté comment je l’avais rencontrée dans le parc de Kermazenc, alors