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L’ORPHELINE DE TI-CARREC

caressantes et dans ses yeux passait une ardente douceur.

— Un peu plus, oui… Mais cette décision à prendre…

Les joues de Gwen se coloraient, sous le regard de Dougual.

— Elle vous coûte beaucoup ?

— C’est-à-dire… je suis seule, sans conseils… et… et je ne vous connais pas…

— Cette hésitation est très naturelle et elle me plaît en vous. Bien d’autres ne l’auraient pas. Venez, je vais vous montrer les jardins.

Elle le suivit, un peu comme en un songe. Dans ces jardins enchantés s’épanouissait la plus admirable végétation tropicale, rafraîchie par l’eau vive venue des montagnes et coulant dans les canaux de marbre, s’échappant de la gueule des monstres, chimères, serpents fabuleux, taillés dans ce même marbre blanc, rouge ou vert. Dougual racontait à sa compagne l’histoire de cette principauté de Pavala, dont l’origine se perdait en des temps légendaires. À une courte distance du palais et de la petite ville qui constituait la capitale commençait la forêt qui escaladait les pentes des montagnes d’origine volcanique. Dans cette forêt, dont une grande partie demeurait inexplorée, vivaient des Dayaks sauvages. Ceux-ci, tous les ans, payaient un tribut au rajah de Pavala en lui livrant un certain nombre de jeunes gens des deux sexes, qui augmen-