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l’une ni l’autre, que Gwen eût été enlevée par Dougual de Penanscoët. Mais comme le yacht du jeune vicomte était toujours à l’ancre devant Kermazenc, Macha émit cette opinion :

— Ce doit être par avion qu’il l’a fait emporter, mademoiselle !

Mlle  Herminie sursauta.

— Vous avez raison !… Sans doute était-ce celui qui est passé au-dessus de nous, à cette heure-là précisément ! Eh bien ! cette petite Gwen qui avait tant le désir des grands voyages…

— Mademoiselle, vous n’y pensez pas ! cria Macha, emportée par l’indignation. Cette malheureuse jeune fille ! Que va-t-elle devenir ?

— C’est vrai… oui, c’est vrai, dit Mlle  Herminie, un instant revenue de son inconscience. Mais que faire pour la sauver ?

— Il faudrait peut-être dire à M.  Dourzen ce que nous savons… nos soupçons…

— Que voulez-vous qu’y fasse M.  Dourzen, si nous avons bien deviné ? La petite Gwen est probablement à Bornéo, maintenant. Et, là-bas, Dougual de Penanscoët est tout-puissant. Non, il n’y a rien à faire, ma pauvre Macha.

— Mais c’est terrible… c’est terrible !

— Qui sait ! Dougual, apprenant qu’elle est quelque peu sa parente et voyant à quelle nature il a affaire, — car je ne crois pas qu’elle cède facilement — lui demandera peut-être de devenir sa femme.

Macha secoua la tête :