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Dougual inclina affirmativement la tête.

— Appadjy et moi, nous ne tarderons pas non plus à nous rendre là-bas, dit M.  de Penanscoët.

— Eh bien ! vous m’y retrouverez sans doute, répliqua Dougual, en portant à ses lèvres la tasse de porcelaine chinoise remplie d’un thé ambré au parfum délicat.

Il but lentement, tandis que son regard distrait s’abaissait vers la Javanaise, étendue sur des coussins à quelques pas de là, et dont les yeux noirs s’attachaient à lui avec une craintive adoration.

— Elle est blonde, cette petite Dourzen ? demanda Ivor de Penanscoët.

— Oui, mais d’un blond foncé aux reflets d’or très chaud, une nuance admirable. Les traits, aussi rapidement que je les aie pu voir, m’ont paru d’une rare pureté de lignes. La beauté de ses yeux m’a frappé, mais surtout leur expression, si ardente, si vivante… Oh ! je ne pense pas que ce soit une âme ordinaire que cette jeune personne-là ! Et je crois qu’elle m’intéressera beaucoup, pendant un peu de temps.

Sur ces mots, Dougual se leva.

— À demain, mon père. Je vais faire une promenade en mer et je passerai la nuit sur le yacht.

— Bien, mon cher ami… Quand fais-tu emmener la petite Dourzen ?

— Wou guettera le moment favorable.