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D’un bond, Gwen se levait, pour s’écarter de Dougual. Mais lui fut aussi prompt qu’elle. Et avant qu’elle pût faire un mouvement pour s’y opposer, le loup de velours était détaché.

Elle eut un cri où la colère se mélangeait à l’angoisse :

— Oh ! c’est odieux !

Un léger rire d’ironie se fit entendre.

— Allons donc ! Vous ne pouvez qu’être ravie de me montrer une telle beauté ! Ne jouez pas cette petite comédie…

— Une comédie ?

Des yeux étincelants d’indignation, de fierté, s’attachaient sur Dougual.

— … Vous croyez que c’est une comédie ? Eh bien ! je vais vous montrer le contraire !

Elle bondit jusqu’à la porte, s’enfuit au-dehors, courant à travers le parterre, gagnant les bosquets dans l’ombre desquels il lui serait possible de se dérober, si Dougual la poursuivait. Sur cette façade du château, les jardins n’avaient pas été éclairés. Personne ne s’y trouvait, et Gwen, par des petites allées que ses précédentes explorations lui avaient permis de bien connaître, put gagner sans encombre le parc et de là, courant toujours, rejoindre Coatbez.

Elle passa entre les arbustes, sans souci de déchirer les voiles de l’aïeule, courut à travers le jardin et se précipita dans le salon où veillait, pour l’attendre, Mlle Herminie.

À la vue de ce visage empourpré, de cette