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— Oui.

Dougual l’enveloppait d’un coup d’œil rapide, qui la gênait sans doute, car elle détourna les yeux et fit un mouvement vers l’escalier.

— Non, non, restez ! dit-il avec un accent impératif. Continuez de regarder ce spectacle, si cela vous intéresse.

— Non, je… il faut que je m’en aille…

La voix, jeune et musicale, hésitait, tremblait toujours.

— Pourquoi donc ? Vous ferais-je peur ?

Il souriait ironiquement.

Elle ne répondit pas. Sous le corselet de velours vert, sa poitrine se soulevait avec précipitation. Il y eut un long moment de silence. Les sons de l’orchestre javanais montaient jusqu’ici, étranges symphonies d’une harmonie sauvage.

— C’est singulier, votre costume ne me donne pas l’impression d’être un déguisement, comme la plupart de ceux dont sont affublés nos hôtes.

Cette réflexion était faite par Dougual, qui considérait la jeune inconnue avec un intérêt très évident.

— … Il me semble que c’est un « vrai » costume hindou. Me trompé-je ?

— Non… Il appartient à une aïeule dont la mère était hindoue.

— Ah ! j’avais bien deviné !… Et il sied admirablement à la descendante de cette aïeule-là.