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Il alla reprendre place sur le coussin. Le turban blanc dont il était coiffé — il portait ce soir un costume hindou — faisait paraître plus brun son maigre visage. Les yeux conservaient cet éclat dur qui avait frappé Gwen dans les deux occasions où elle avait aperçu le compagnon du vicomte de Penanscoët.

Un coup léger fut frappé à la porte. Appadjy, le brahmane ami d’Ivor de Penanscoët, entra d’un pas feutré.

— Ah ! te voilà, dit Dougual. Tu viens d’arriver ?

— Il y a une heure. L’avion a eu deux petites pannes.

— Tu n’as pas encore vu mon père ?

— Non, il est trop occupé ce soir. Les invités commencent d’arriver, m’a dit Tung-Min.

Dougual eut un mouvement d’épaules qui témoignait de son indifférence.

— Je ne sais… Cette fête m’ennuie. Je disais l’autre jour à Willy que j’allais bientôt regagner l’Asie.

« Tu vas me tenir compagnie, jusqu’au moment où je descendrai. Je ne suis pas pressé d’aller rejoindre mon père parmi ces Chinois, ces Japonais, ces Hindous de carnaval.

— Tu y trouveras peut-être une jolie femme qui te plaira, dit Appadjy dont les minces lèvres pâles ébauchèrent un sourire.

Dougual eut un geste d’insouciance.

— Peut-être… Willy, dis à Wou de nous servir le thé.