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ter ici avec moi, a été empoisonnée il y a quatre ans.

De nouveau, Mme  de Penanscoët tressaillit :

— Empoisonnée ? Par qui ?

— On ne sait pas… Mais moi, je saurai ! Je saurai, quand je serai plus grande ! dit ardemment l’enfant.

Les yeux sombres de la comtesse eurent un éclair d’ironique pitié en s’attachant sur Gwen.

— Peut-être vaudra-t-il mieux n’en rien faire, pour votre repos et votre sécurité… Allons, retournez chez vous, enfant. Je ne dirai rien, pour cette fois… mais ne recommencez pas.

— Merci, madame.

Et après un petit salut, Gwen quitta la clairière de la source.

Mme  de Penanscoët se tourna vers le buisson de rhododendrons et demanda :

— Tu as entendu, Sanda ?

Une femme vêtue de blanc parut. La lueur argentée de la lune enveloppa son mince visage bronzé, aux rides légères, qu’entouraient de longs voiles blancs.

— Oui, ma princesse.

— C’est la fille de cette femme… la demi-sœur de Willy. Elle a aussi été tuée, quand elle a essayé d’échapper à son misérable sort et de se refaire une existence honnête. Ah ! que de charbons ardents cet homme amasse sur sa tête !