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clef, entrouvrit le battant et se glissa au dehors.

Il y avait de la lumière dans le salon de Mlle  Herminie. Gwen, au passage, entrevit celle-ci, qui lisait, étendue dans un fauteuil, tandis qu’en face d’elle cousait sa femme de chambre.

La fillette, à pas légers, traversa la cour éclairée par la lune et se trouva dans le jardin. Celui-ci était formé de deux larges terrasses, dont la première réservée aux plates-bandes fleuries et aux arbres d’agrément. L’autre, à laquelle on accédait par une dizaine de marches en pierre verdie, était le potager et le verger. Tout au fond se trouvait un vieux petit chalet couvert de plantes grimpantes, où l’on enfermait les outils de jardinage.

Gwen se glissa entre les arbustes qui formaient la clôture du parc de Kermazenc. Les petites Dourzen, quand elles allaient dans celui-ci, avaient soin de se ménager un passage en brisant quelques branches. Gwen agissait maintenant ainsi pour son propre compte en se réjouissant que Rose et Laurette eussent porté leurs goûts ailleurs, car désormais elle était seule à jouir du vieux parc, tout au moins quand les châtelains ne se trouvaient pas à Kermazenc.

Il était si délicieux de s’égarer dans ces petites sentes à peine tracées entre les arbres centenaires, à travers les épais buissons qui s’élevaient à leur ombre ! Des ruisselets coulaient sur la mousse ou les cailloux blancs ;