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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Si elle est voilée, vous ne la reconnaîtrez pas, dit Mlle Herminie.

— Que si, mademoiselle… rien qu’à son allure ! Il n’y en a pas deux comme elle.

— Mais si elle ne sort pas de Kermazenc ?

— Eh bien ! j’irai par le parc et je la guetterai.

— Je ne dis pas non… J’aimerais savoir ce qu’il lui est advenu.

— Rien de bon, hélas ! dit Macha avec un soupir.

Quand dix heures sonnèrent, la femme de chambre rangea son ouvrage, Mlle Herminie ferma son livre et toutes deux se préparaient à quitter la pièce, lorsqu’un coup léger fut frappé au volet du salon.

— Qu’est-ce que cela ? dit la vieille demoiselle. Vient-on de chez Hervé ? Peut-être ont-ils quelqu’un de malade ?

Macha alla entrouvrir la porte-fenêtre et demanda :

— Qui est là ?

— Ouvrez, Macha, dit une voix féminine un peu tremblante.

— Seigneur, c’est Mlle Gwen !… s’exclama la femme de chambre.

Les volets ouverts, ce fut en effet Gwen qui apparut, enveloppée dans une grande cape, la tête entourée d’une écharpe de gaze blanche.

— Est-ce possible !… Toi, toi, mon enfant !