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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

vieille demoiselle, en dépit de sa légèreté d’esprit, n’était pas sans éprouver quelque remords à ce sujet. Quant à Macha, elle en voulait secrètement à sa maîtresse d’avoir poussé cette jeune fille sans expérience vers une telle aventure.

L’arrivée de Dougual de Penanscoët, accompagné d’une Hindoue, était passée inaperçue, l’atterrissage s’étant effectué au crépuscule. La présence de cette Hindoue à Kermazenc n’avait été connue que quelques jours plus tard, et suscitait maints bavardages et hypothèses. Mlle Herminie l’apprit le lendemain du jour où Gwen s’était rendue à Ti-Carrec et, au retour de Lesmélenc, en fit part à sa femme de chambre.

— Oh ! mademoiselle, si c’était « elle » ! s’écria la femme de chambre.

Mlle Herminie eut un léger sursaut.

— Qui, elle, Gwen ? Je n’y avais pas pensé ! Pourquoi, cependant, la ramener ici, tout près de Coatbez ?

— J’ai idée que c’est elle, mademoiselle !

Elles revinrent plusieurs fois sur ce sujet, au cours de la journée. Le soir, tout en cousant, Macha en parla encore, disant qu’elle tâcherait d’apercevoir cette Hindoue qui, disaient les domestiques bretons de Kermazenc, était toujours voilée et ne sortait que dans le parc.