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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

moral, à la tenir sous un joug flétrissant ! Quel affreux esclavage ! ». Mais plus que tout, mon coupable silence à l’égard d’Armaël Dourzen a pesé sur ma vie. Ce fut là ma grande faute et mon remords torturant.

« Ma pauvre enfant, je souhaite que jamais tu n’aies à lire ceci, et que tu ignores quel fut le douloureux passé de ta mère.

« Varvara Dourzen. »


Dans le salon aux parois de laque rouge, Gwen demeurait effondrée dans son fauteuil. Les feuillets avaient glissé à terre. Un seul restait entre ses doigts crispés. Sous la brutale révélation, elle défaillait d’horreur et de désespoir.

Gordon Sheen… le comte de Penanscoët »… le père de Dougual…

Car il n’y avait plus de doute. Varvara ne parlait-elle pas de son fils Willy ?… Willy, comme le jeune homme que Dougual avait dit être le fils d’Ivor de Penanscoët et d’une Russe !

Oh ! non, impossible de douter maintenant ! La vérité devenait aveuglante. Le comte de Penanscoët était le meurtrier de Varvara.

« Misérable ! Misérable ! » balbutia Gwen.

Elle revoyait le maigre visage bronzé, les yeux durs et brillants qu’elle avait détestés dès