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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

ches sérieuses, ayant toujours cru que seul s’y trouvait le coffret à bijoux. De plus, elle n’avait jamais eu de lampe électrique à sa disposition.

Elle prit le second coffret. Il était en ivoire finement sculpté. Une enveloppe était attachée sur le dessus. Gwen y lut ces mots : « Pour ma fille Gwen. »

Des larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Pendant un moment, elle resta immobile, frissonnante, comme si une voix d’outre-tombe s’était fait entendre. Puis elle prit l’enveloppe, en sortit une feuille de mince papier où se trouvaient quelques lignes d’une écriture fine et nerveuse.

« Ce coffret, ma chère fille, contient le secret de ma vie, d’une partie de ma vie, plutôt, qui fit de moi une malheureuse. Aujourd’hui, j’ai revu l’être maudit par qui je connus les pires souffrances morales. Un instinct m’avertit qu’il va de nouveau m’être funeste. Car cet homme, puissamment intelligent, est un démon qui ne lâche pas sa proie. Aussi ai-je écrit le récit de ma vie, depuis le moment où je m’enfuis de Russie avec ma tante Nadia. Si plus tard l’homme dont ta mère fut la victime élevait contre moi quelque affreuse accusation, ou bien encore cherchait à te nuire, ouvre ce coffret, lis ce qui s’y trouve, mais dans ces