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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Appadjy secoua la tête.

— Naturellement, tu n’as rien cru de tout cela ?

— Certes ! Comme toi, je suis persuadé que Dougual soupçonne quelque chose de la vérité.

— As-tu remarqué, dans sa manière d’être à ton égard ?…

— Rien. Mais il est toujours si froid, si énigmatique, que l’on ne peut, en tout temps, guère pénétrer ce qu’il pense, ce qu’il ressent.

— Comment aurait-il pu savoir, cependant ? C’est moi qui ai préparé le poison, et c’est Dagar qui l’a versé. Or Dagar, sourd et muet, est en outre incapable d’une trahison.

— Personne d’autre, en effet, ne pouvait le savoir… Et pourtant, on l’a su.

— Tu le crois vraiment ?

— Sans cela, peux-tu m’expliquer pourquoi Dougual emmène aussi précipitamment sa femme et la cache ? — car je suis persuadé qu’elle n’est pas en Italie, ou du moins là où il le dit.

— Évidemment… évidemment… Mais alors, c’est une chose fort ennuyeuse… très grave, Ivor ! Car Dougual va t’en vouloir mortellement, et dès qu’il le pourra, dès que tu l’auras élevé au pouvoir suprême, il te brisera, il se vengera inexorablement, comme tu lui as appris que doit le faire un Penanscoët.