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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

secondes. Gwen l’écoutait avec une attention ardente, les yeux dans ses yeux.

— … Cet empereur, ce sera moi.

Gwen sursauta, avec une exclamation :

— Toi !

— Oui… Depuis ma toute petite enfance, j’ai été élevé dans ce dessein. Mon père et Appadjy ont mis en moi tous leurs espoirs, toutes leurs ambitions. Je régnerai en souverain absolu et je serai, pour ces peuples, une sorte d’idole. Telle est ma destinée, Gwen.

La jeune femme, stupéfaite, restait sans parole. Tel était donc ce mystère pressenti par elle dans l’existence de son mari !

— Je te fais cette confidence parce que je me fie à ta discrétion, continua Dougual. Nous sommes assurés du succès. Mais pendant quelque temps je ne vais plus m’appartenir. Il me faudra aller de l’Inde à la Chine, du Japon aux îles malaises, en de continuels déplacements pour me montrer aux peuples soulevés que ma vue galvanisera, fanatisera. Pendant ce temps, tu serais seule et exposée à des dangers auxquels je veux te soustraire. C’est pourquoi j’ai décidé que, dès demain, tu quitterais Pavala en avion…

— Demain ?… quitter Pavala ? répéta Gwen en se redressant, toute frémissante.

— Oui, ma chérie, il le faut… Ici, des dangers te menaceraient, je te le répète.