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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

sortit à son tour. Au hasard, il s’en alla à travers les jardins. Une obsédante pensée mettait son reflet sombre dans le regard du jeune rajah. Mais une voix, tout à coup, le fit tressaillir.

— Eh ! mon cher ami, tu parais bien absorbé !

Sous un portique de marbre, que cachait à demi une admirable floraison tropicale, Ivor de Penanscoët prenait le thé en compagnie d’Appadjy et d’une fort jolie Chinoise, sa favorite du moment, qu’il avait fait enlever chez son père, un négociant de Manille.

— … Viens donc te joindre à nous. Ajamil réussit à merveille un certain cocktail dont tu me diras des nouvelles.

— Non, le cocktail ne me dit rien, répondit brièvement Dougual.

Il s’était arrêté en face de son père et attachait sur lui un long, étrange regard.

— Tu aimes mieux le thé préparé par Gwen ?

Un demi-sourire entrouvrit les lèvres d’Ivor.

— … Et surtout la présence de sa beauté… Car elle est incontestablement sans rivale sous ce rapport. Tout en regrettant ton choix à certains points de vue, je te comprends, au fond… Mais que m’a dit Lo-Min ? Elle a été assez sérieusement malade ?

Dougual écoutait son père avec une physio-