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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

laient les plus magnifiques joyaux. Puis elle dit avec une douceur froide :

— Bonsoir, mon enfant.

Avec les deux suivantes qui l’avaient accompagnée chez la princesse Nouhourmal, Gwen regagna le palais de la Lumière heureuse. Dans la nuit chaude, les parfums des jardins s’exhalaient, enivrants. De discrètes lumières éclairaient les portiques de marbre, les parterres, les allées d’orangers et de goyaviers. Mais Gwen ne remarquait rien autour d’elle, car, ainsi que la première fois où elle l’avait vue dans le parc de Kermazenc, Mme de Penanscoët venait de faire sur elle une impression profonde.

Comme elle atteignait la porte du palais, Willy en sortait. Il s’inclina au passage. Mais elle avait senti passer sur elle le dur éclair de ces yeux bleus qui lui donnaient toujours une sensation désagréable.

« Le fils de M. de Penanscoët, songea-t-elle. Sa mère était russe, comme maman… Vit-elle encore ? Non, probablement, car Dougual m’a parlé d’elle au passé… Évidemment, c’est une bien pénible situation que celle de ce jeune homme, devenu le serviteur de son frère. Dougual le traite avec hauteur, avec dureté parfois. Mais il donne l’impression d’un être que l’on doit continuellement mater et surveiller. Je crois que Dougual a raison en di-