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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

son grand-père, avait à Coatbez la jouissance d’une aile du château.

Herminie avait souvent consolé la pauvre enfant et mieux encore, en cachette de Blanche, lui avait formé l’esprit, mettant en valeur des dons intellectuels remarquables. Gwen, chaque soir, quand tout le monde était couché, se rendait chez Mlle Herminie et prenait des leçons de littérature, de sciences, de musique et de dessin. De sorte qu’à dix-huit ans elle possédait une solide culture, connaissait trois langues étrangères, était une excellente pianiste et peignait l’aquarelle en artiste.

C’est d’ailleurs à cette cousine compréhensive, bien que peu sensible, — elle n’avait jamais témoigné d’affection à la jeune fille — que Gwen devait son bonheur actuel. En effet, le comte de Penanscoët avait invité ses cousins Dourzen à un grand bal costumé et masqué, et la pauvre enfant, après avoir aidé Rose et Laurette à s’habiller, était allée, le cœur gros, se réfugier auprès de Mlle Herminie. Celle-ci, prévoyant la douleur de la jeune fille, avait, en bonne fée, sorti un costume d’Hindoue rapporté d’un voyage, en avait habillé Gwen et l’avait envoyée au bal. Celle-ci, après avoir un peu résisté, s’y était rendue et, masquée d’un loup de velours, regardait d’un kiosque chinois isolé cette fête splendide. Son costume authentique avait attiré l’attention de