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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Je pourrai aller te voir parfois, à la nuit, par le parc.

— Non, j’aurais trop peur qu’il te guette, par là !

— Il n’y a pas de raison pour qu’il soupçonne ta retraite, dans la maison de ton tuteur. C’est vraiment là qu’il y aura le plus de sécurité pour toi.

À ce moment, Wou entra, annonçant qu’Ajamil venait d’arriver. Sur l’ordre de Dougual, l’Hindou fut aussitôt introduit. Répondant à une question de son maître, il déclara :

M. de Penanscoët est parti ce matin de Paris, dans une de ses voitures. J’en ai été informé heureusement à temps, et j’ai pu le suivre dans une voiture que je tenais prête à tout hasard. Ainsi, je suis arrivé au village de Lesmélenc. Là, il a laissé la voiture sous la garde d’un domestique, emmené par lui, et il s’est dirigé vers la lande.

— Il allait à Ti-Carrec, dit Dougual. Il va y trouver son fils mort… Et, aussitôt, il se doutera que je suis ici, que Gwen est venue m’y retrouver.

La jeune femme, très pâle, toute frissonnante, lui saisit les mains.

— Oh ! le sentir si près !… Dougual, prends garde !

— Ne crains rien, nous sommes maintenant