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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Que vous prend-il ? Ne m’est-il plus permis, maintenant, d’ouvrir ma fenêtre ?

— Pas à cette heure, ce n’est pas prudent.

— Pourquoi ? Craignez-vous que l’on vienne m’enlever ?

Une sorte de rire nerveux passait entre les lèvres de Gwen.

Mevada, attirant à elle les volets, les ferma soigneusement, et, après eux, la fenêtre. Puis elle se tourna vers la jeune femme et répondit avec la même douceur presque féline :

— Nous savons bien que vous ne vous laisseriez pas faire, car vous craindriez que cela coûte trop cher à un être que vous aimez.

Sur ces mots, elle sortit. Gwen demeura debout au milieu de la pièce, toute pâle, frissonnante, et songeant désespérément : « Wou est là, si près… et je ne puis l’appeler, lui parler… savoir !… Oh ! savoir si ces misérables ne m’ont pas menti ! »

Mais il fallait refréner ce violent désir de courir à la fenêtre, de l’ouvrir à nouveau, car, certainement, la métisse était derrière la porte, aux écoutes, et elle y resterait infatigablement, peut-être toute la nuit. Pendant ce temps, Wou, après une attente plus ou moins longue, s’en irait sans avoir pu lui parler, sans avoir pu lui dire…

Mais qui l’envoyait ? Qui ?… Était-ce Dougual, vivant, quoi qu’en eussent dit les criminels ?