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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

se remettait à marcher de long en large. Il dit entre ses dents :

— Pourtant, cette Gwen Dourzen… Non, je ne puis supporter que la fille de Varvara soit la femme de mon fils !

— Tu t’es bien vengé de la mère. Que t’importe la fille ?

— Je la hais… simplement parce qu’elle a dans les veines le sang de Varvara. Tu ne comprends pas cela, Appadjy ? Toi, tu ne reculerais devant aucune action, si terrible fût-elle, pourvu qu’elle ait un but pratique. Mais chez moi, la haine, la vengeance, ne connaissent pas de limites, ne s’embarrassent pas de raisonnements. C’est un besoin de ma nature, quand on m’a offensé, de poursuivre le coupable jusqu’à la mort et de l’avoir en abomination même dans sa descendance.

— Je ne te conseille pas de t’attaquer à cette jeune personne — du moins tant que Dougual s’intéressera aussi vivement à elle, dit le brahmane.

M. de Penanscoët ricana légèrement, sans interrompre sa promenade.

— Il y a des moyens sans danger, murmura-t-il.

Un mauvais sourire entrouvrait ses lèvres. Après un court silence, il ajouta, en s’arrêtant de nouveau devant le brahmane qui buvait lentement son thé :