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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

de l’année précédente, en revenant d’une promenade avec Macha, Dougual de Penanscoët était passé près d’elle, à cheval, accompagné de ce même jeune homme.

« Ce doit être ce Willy dont m’a parlé Gwen, se dit la vieille demoiselle. Willy, le fils de Varvara et d’Ivor… Comment se trouve-t-il ici ? D’après ce que m’a écrit Gwen, il avait disparu au moment où fut démasqué son misérable père. Que vient-il faire dans ce pays ? Je ne pense pas qu’il habite à Kermazenc ! »

Elle s’était arrêtée au milieu du chemin pour réfléchir. Puis, tout à coup, mue par une soudaine impulsion, elle se détourna et se mit à suivre de loin le jeune homme.

Elle le vit se diriger, à travers la lande, vers Ti-Carrec, puis disparaître dans la maison, dont il ouvrit la porte en habitué.

« Ça, c’est trop fort ! » dit-elle tout haut. Oui, vraiment, il y avait en tout cela un réel imbroglio ! Que venait faire là ce Willy ? Fallait-il penser qu’il y habitait ?… que c’était lui qui louait ce logis aux Dourzen ? Mais alors, pourquoi en faire un mystère ? Elle se remit en marche, tout absorbée en ses pensées. De temps à autre, elle secouait la tête. Vraiment, de plus en plus, elle trouvait quelque chose de louche en cette affaire.

« Si ce n’était qu’Ivor de Penanscoët est prisonnier là-bas, à Pavala, songeait-elle, je