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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Mlle Herminie avaient été une détente dans sa triste existence.

Mlle Herminie… Ah ! si elle pouvait lui faire savoir qu’elle était ici… lui demander de s’informer du sort de Dougual et de l’enfant !

Hélas ! c’était impossible ! M. de Penanscoët le saurait et si, vraiment, Armaël était en son pouvoir…

Un frisson glaça Gwen. Elle savait, elle, de par l’affreuse expérience de sa mère, qu’Ivor était capable de « tout ».

Les mains jointes, elle priait, jetant vers le ciel de silencieuses, éperdues supplications, quand un bruit de moteur la fit un peu tressaillir. Elle se leva et regarda en l’air. Un hydravion passait, à faible altitude, tout vrombissant. Elle le suivit du regard, tandis que des larmes venaient à ses yeux, en souvenir des voyages avec Dougual, dans l’un de ces avions si remarquablement perfectionnés que les Penanscoët faisaient construire pour eux, d’après les plans d’un ingénieur italien dont ils avaient acheté l’invention pour une très grosse somme.

D’en bas monta une voix cruellement railleuse :

— Ce n’est pas votre Dougual qui vient vous chercher, ma chère. Il vous a enlevée une fois, mais, maintenant, c’est fini. Il faut vous résigner à terminer vos jours ici.