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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

mencée par sa mère et qu’elle avait retrouvée dans le tiroir d’une commode. Au bruit des pas, elle tourna légèrement la tête. Un peu de sang lui monta au visage quand elle reconnut Blanche Dourzen.

— Je vous amène une visite, dit la voix railleuse de Willy.

Gwen se leva. Elle redressait la tête en regardant approcher cette femme, son ennemie, dont elle voyait le regard luisant de malveillance s’attacher sur elle.

— Je n’ai pas besoin de cette visite, dit-elle avec hauteur.

— Mais moi, j’ai le droit et le devoir de vous la faire, puisque je suis la femme de votre tuteur, répliqua Blanche, très acerbe, car cet accueil la piquait fortement.

— Pardon, c’est mon tuteur qui aurait ce droit… et surtout ce devoir. Mais vous… je ne vois vraiment pas ce que vous venez faire ici.

— Péronnelle ! Effrontée ! Voyez-vous ce toupet de me parler ainsi ! Vous devriez mourir de honte à ma vue, misérable créature !

— Honte de quoi, madame ?

— Honte de quoi ? Elle ose le demander !

Suffoquée, — ou feignant de l’être — Mme Dourzen se tournait vers Willy qui écoutait avec un mauvais sourire sur les lèvres.

— … M. de Penanscoët avait bien raison en