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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Un peu !… Vous êtes indulgente !

— Mais Gwen !… cette fille qui porte notre nom, hélas !… Non, mes enfants, je ne veux pas que vous ayez des rapports avec elle !

En arrivant à Ti-Carrec, Mme Dourzen trouva Willy qui fumait en faisant les cent pas dans la cour, suivi d’un affreux chien jaune, le seul être pour lequel il parût avoir quelque affection. Il l’accueillit par ces mots :

— Vous venez voir la prisonnière ?

— Mais oui, monsieur… si vous n’y voyez pas d’inconvénient ?

— Aucun… au contraire. Son tuteur ne vous a pas accompagnée ?

— Non. C’est préférable, car il a parfois des velléités d’indulgence, et ce serait déplorable en la circonstance, la jeune personne ayant absolument besoin d’un châtiment exemplaire.

— Je suis charmé de voir que nous nous entendons aussi bien.

Un sourire d’ironie cruelle soulevait la lèvre de Willy, et Mme Dourzen ne put contenir un petit frisson en rencontrant ces yeux d’un bleu dur où passait une lueur de joie mauvaise.

— Venez, elle est par ici, ajouta le jeune homme.

Gwen, comme la veille, était assise sur la lande. Elle travaillait à une broderie com-