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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

ces deux hommes eussent menti, au sujet du meurtre de Dougual et du rapt de l’enfant, se répétant :

« Il faut que je reprenne des forces, morales et physiques, et puis que je cherche un moyen pour savoir, pour sortir de cette épouvantable situation. »

Mais quoi qu’elle fît, la terrible pensée revenait, lui représentant son Dougual bien-aimé étendu sans vie, assassiné par son oncle ou son cousin. Alors, frissonnante, glacée, elle ne voyait plus devant elle, au lieu de la lande ensoleillée, qu’un morne, sinistre désert et, sur la mer lumineuse, il lui semblait qu’un lugubre voile de deuil s’étendait à l’infini.

Ce fut le lendemain de ce jour que Mme Dourzen vint à Ti-Carrec.

Ses filles voulaient l’accompagner. Mais elle leur opposa un refus.

— Non, non, mes petites. Cette Gwen est maintenant une femme perdue, et il ne serait pas convenable que des jeunes filles comme vous allassent dans la demeure où elle habite.

Laurette riposta avec un rire narquois :

— Oh ! vous retardez, maman !… Et puis, pensez-vous que, dans nos relations… tenez, Mme Guénédoch, par exemple…

— Ce n’est pas la même chose, pas du tout la même chose. Mme Guénédoch est un peu légère, c’est vrai…