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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

femme comme Gwen, qui possède la beauté, le charme, l’intelligence, ne peut que contribuer au succès de celui qui l’associe à son existence. Rassurez-vous tous deux, mon père et Appadjy, je tiens autant que vous à voir réaliser ce pour quoi vous m’avez élevé. Car vous m’avez donné la soif de la domination, le goût violent du pouvoir, le désir ardent de voir les foules idolâtres courbées dans la poussière, devant moi, le tout-puissant, le maître redouté. Cette soif, ce goût, ce désir, il faut que je les assouvisse… car je ne pourrais plus vivre une vie ordinaire, n’être plus que le vicomte de Penanscoët, ou même le rajah Han-Kaï. Mais dans l’ombre de ma puissance, je veux voir Gwen. Elle n’aura pas le titre d’impératrice, mais personne d’autre ne l’aura. Je régnerai seul. Aucune femme, officiellement, ne prendra place près de moi.

— Tu ne nous avais jamais dit cela, Dougual…

La physionomie d’Ivor témoignait d’une vive surprise.

— … Non que je te blâme, d’ailleurs ! Tu sais mes idées au sujet des femmes. Plus nous les tenons en état d’infériorité, mieux nous nous en trouvons. D’après ce que tu dis là, Gwen Dourzen aura près de toi le rôle de favorite officielle…