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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

de sang monta au visage blêmi. D’un pas chancelant, Gwen s’avança jusqu’à la table et, la voix frémissante d’indignation :

— Vous pourriez être poli, monsieur, et ne pas oublier que vous êtes ici chez moi !

Willy ricana :

— Parfaitement, chez vous. Mais à quoi bon tant de cérémonies entre frère et sœur ?

— Mon frère !… Hélas ! oui, vous l’êtes. Pauvre mère, si elle voyait en ce moment…

Les mots s’étranglèrent dans la gorge de Gwen. Pour se soutenir, la jeune femme appuya ses mains contre la table.

Willy dit avec un accent de sarcasme :

— Asseyez-vous donc, ma chère…

Et, en se soulevant légèrement, il poussait une chaise vers elle.

Un regard d’ardent mépris s’abaissa vers lui.

— Inutile. J’ai simplement quelques questions à vous adresser. Tout d’abord, est-il vrai que M. de Penanscoët a tué Dougual, comme il me le dit dans le billet qu’on m’a remis tout à l’heure ?

— Absolument vrai. J’étais avec lui à ce moment-là et, tandis qu’il lui enfonçait un poignard dans le dos, je me jetais sur vous, je vous couvrais le visage d’un mouchoir imbibé de chloroforme et je vous emportais.

— Oh ! monstres !… monstres tous deux !