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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Où est-il en ce moment ?

— Dans la salle à manger.

Tout en parlant, Mevada posait le plateau sur une table. Elle dit en jetant vers le visage altéré de la jeune femme un regard de sournoise malveillance :

— On vous procurera ce qu’il vous faut comme linge et vêtements. M. le comte doit envoyer cela ces jours-ci.

Comme si elle n’avait pas entendu, Gwen, qui s’était levée du prie-Dieu à l’entrée de la métisse, se dirigea vers la table et attira à elle une chaise ; puis elle s’assit, versa un peu de lait dans une tasse. Car il fallait, dans la terrible situation où elle se trouvait, que son cerveau restât lucide et son corps vigoureux.

Quand elle eut un peu mangé, elle fit sa toilette, se recoiffa à l’aide d’un peigne et d’une brosse ayant appartenu à sa mère, qu’elle trouva dans le tiroir de la table de toilette. Puis elle quitta la chambre, descendit le vieil escalier en se retenant à la rampe de bois, car la faiblesse, le malaise, suite de l’absorption du narcotique, n’étaient pas encore dissipés.