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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

légèrement, donnant à sa physionomie une expression de froide contrariété.

— Pourquoi vous en étonnez-vous, mon père ? Cette jeune fille est une Dourzen, elle a dans les veines le même sang que nous, elle est en outre admirablement douée, de toute façon, et il m’a plu de la traiter autrement qu’en épouse éphémère.

— C’est inimaginable ! La mère de cette jeune fille était une aventurière…

— Qu’en savez-vous ? Mme Dourzen répandait ce bruit par pure méchanceté, je l’ai compris d’après ce que m’a raconté Gwen. Puis, admettons… elle ne le fut certainement pas plus que certaines de nos aïeules, entre autres cette Anne de Penanscoët, dont la vie fut le désordre et l’aventure personnifiés.

Ivor, déjà, reprenait tout son sang-froid un moment entamé. Il répliqua d’une voix redevenue calme :

— Enfin, si cela te plaît, mon cher, tu es libre. Quand tu auras assez de cette jeune personne, il te sera d’autant plus facile de t’en séparer qu’aux yeux de la loi française elle n’est pas ta femme.

— C’est une lacune que j’ai l’intention de combler, le moment venu.

— Non, pas cela, Dougual ! Que, cédant à je ne sais quelle fantaisie, tu te sois uni à elle par un lien religieux dont tu ne te soucieras