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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

dèle Appadjy et d’un secrétaire à qui il dictait du courrier, quand Dougual entra. D’un geste, Ivor congédia le secrétaire. Restés seuls, le comte, son fils et le brahmane s’entretinrent, en prenant le thé, de quelques faits de politique générale qui, à ce moment, occupaient l’Europe. M. de Penanscoët les ramenaient à sa grande préoccupation : une organisation secrète, formidable, du monde asiatique.

— Les gouvernements européens, dit-il, ayant les yeux tournés vers cette menace, s’apercevront d’autant moins du cataclysme, autrement grave, qui se prépare pour eux.

Appadjy inclina approbativement la tête.

— Ils ont quelques inquiétudes de ce côté-là aussi, mais ils se croient les plus forts, ils ne peuvent s’imaginer que ces peuples, depuis longtemps soumis à leur domination, peuvent, un jour, s’unir dans la révolte. Nous avons d’ailleurs réuni toutes les conditions indispensables du mystère, de discrétion absolue, et bien malins seraient ceux qui pourraient savoir d’où vient le ferment qui, en ces dernières années surtout, a si bien travaillé l’Inde, la Chine, l’Indochine, les îles malaises… Bien malins, en vérité.

En effet, depuis des années, le comte de Penanscoët et le brahmane travaillaient à la mise sur pied d’un mouvement formidable qui de-