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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

— Qui vous dit qu’il ne l’est pas ! répliqua Gwen.

Elle regardait avec une inquiète tendresse la physionomie un peu altière de son mari. Dougual lui sourit en secouant légèrement la tête.

— Il l’est, en effet, mais moins que je ne l’aurais cru. À la réflexion, je vois vers quel avenir de folle ambition m’entraînaient ces deux hommes. Je trouverai d’autres buts à mon activité. Les alentours de Pavala regorgent de richesses minérales et forestières. J’établirai là des industries pour lesquelles la main-d’œuvre ne me manquera pas.

— Et vous deviendrez l’homme le plus riche du monde, dit en riant Mlle Herminie.

— J’en serai en tout cas le plus heureux, avec ma chère Gwen, répliqua Dougual.

Quand ses hôtes l’eurent quittée pour gagner leur chambre, la vieille demoiselle appela Macha et lui dit avec un accent de triomphe :

— Eh bien ! elle n’a tout de même pas si mal tourné, l’aventure de Gwen ! N’ai-je pas eu raison d’envoyer cette belle Cendrillon au bal du Prince charmant ?

— Oui, cela s’est bien arrangé… Mais c’était tout de même risquer gros, mademoiselle !

— Bah ! qui ne risque rien n’a rien ! conclut gaiement Mlle Herminie.