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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Tepnine… Oui, c’est un être démoniaque, ton oncle Ivor !

— Mon oncle ! Il n’est que mon oncle !

L’accent de Dougual vibrait d’une sorte d’ivresse. Le jeune homme se leva, fit quelques pas, nerveusement, à travers la pièce. Puis il s’arrêta devant Mme de Penanscoët.

— Cet homme… ce misérable… je ne veux plus rien avoir de commun avec lui. Ainsi donc, c’en est fini de l’avenir qu’il m’a préparé… J’abandonne tout, je rejette tout. Qu’il se fasse donc, lui-même, empereur d’Asie, s’il l’ose !… Mais il se trouvera quelqu’un pour se mettre en travers et proclamer ses crimes à la face du monde !

Une sourde haine faisait frémir la voix du jeune homme.

— … Ah ! je comprends la singulière impression qu’il produisait sur moi ! Une impression d’antipathie, d’hostilité… Inconsciemment, je détestais celui que je croyais être mon père. Et c’était parce qu’il était le meurtrier de mon père véritable.

— C’était aussi parce que, en dépit de l’éducation donnée par lui, ton âme restée noble, au fond, était repoussée par cette âme de ténèbres.

Nouhourmal se leva en parlant. Son regard étincelait d’une sorte de joie farouche.

— Tu lui échappes tout à fait maintenant,